Partage de réflexion sur l’animation communautaire #2
Le problème de la fiche de poste
La salariat est en crise, ce n’est pas un scoop. Les entreprises sont confrontées à un problème de désengagement sévère de la part de leurs salariés. Les leviers de la culture d’entreprise qui parlaient à nos parents ne nous touchent plus. Nous, il nous faut du sens. Il faut qu’on sente l’impact de nos actions.
Le manque de marge de manoeuvre, la pression de la rentabilité, le team building un brin viril, les inégalités de salaire, des considérations écologiques et sociétales lointaines, l’impuissance face la hiérarchie.. sont autant de raisons pour lesquelles notre fiche de poste devient notre rempart face aux abus potentiels de notre boss (#burnout, #dépression).
Sauf que dans un monde complexe qui bouge (#covid), ta fiche de poste devient obsolète très rapidement et sans engagement, sans responsabilité, on perd notre intelligence collective.
Un métier nouveau
Pour engager leurs salariés, Deezer et beaucoup d’autres, ont misé sur l’animation communautaire. Le but est de créer des liens. Les animateurs communautaires se révèlent et se professionnalisent. Je ne reviens pas sur le métier, j’en ai déjà parlé dans cet article.
Ce métier qui existe à peine, je le pratique depuis moins d’un an et je partage brièvement l’essence de ce que j’en ai compris dans les faits:
Mettre les personnes dans le FAIRE.
Comment ?
Fluidifier la circulation de l’information
C’est cultiver les bonnes pratiques de documentation et encourager des habitudes qui permettent la transparence. C’est adaption de l’information à son destinataire et pas l’inverse.
Le nouveau contributeur doit savoir exactement quelles sont ses possibilités de contribution et les informations dont il a besoin doivent être là où il les cherche, accessibles et intuitives.
Écouter le réseau et encourager les bonnes dynamiques
C’est provoquer les opportunités et saisir les prétextes des rencontres entre pairs. C’est inciter au faire ensemble. Encourager la coopération et déceler les potentialités.
Mettre les membres en confiance
C’est s’assurer que les gens se sentent libre et enthousiastes de s’exprimer. C’est travailler à une ligne éditoriale accueillante. C’est assurer à tous les contributeurs que leur investissement ne sera pas vain.
L’idée est de libérer la contribution, l’action. En me rendant compte de cela, je me demande, que manque-t-il pour imaginer qu’un jour l’animation communautaire puisse devenir une forme de gouvernance ?
Un métier du futur
En tant qu’animateur de la communauté, il faut faire en sorte qu’il se passe des trucs. S’il se passe des trucs, c’est bien. Il faut maintenir le mouvement dans le temps. Nous n’avons que peu d’emprise sur la direction que prend la communauté, nous allons juste défendre la direction la plus fédératrice, la plus inclusive, la plus pérenne.
On suit le mouvement, on se déplace avec elle mais on ne la contrôle pas. On propose et la communauté dispose. On tente de donner tous les outils et les opportunités de rencontre aux membres pour qu’ils aient une contribution impactante. Cette contribution impactante n’a peut être pas besoin d’être approuvée par tout le réseau, même indirectement. Les décisions qui nécessitent l’avis de tout le collectif sont très rares en vérité.
Je pense sincèrement est plus important d’avoir compris les règles que d’avoir des personnes identifiées comme représentantes. Nous semblons tous aspirer à davantage d’horizontalité. Si aucun supérieur n’est là pour écrire ta fiche de poste, prendre tes libertés. L’animation communautaire est là pour y aider.
Élargis ton scope !
Ton scope, c’est l’amplitude de ton action dans laquelle tu es particulièrement pertinent. En reprenant possession de ta fiche de poste, tu t’écoutes, tu te libères, tu t’ouvres à l’autre. L’intelligence collective tient à ton épanouissement intellectuel.
J’aimerais pour tout le long de ma vie professionnelle avoir assez d’information sur mon environnement professionnel pour écrire moi même mes fiches de poste. Et je pourrais la réviser quand je veux. Dedans j’y mettrais mes contributions les plus pertinentes afin d’avoir le plus d’impact pour faire de l’endroit où j’investis une si grande partie de ma vie, un espace épanouissant et que mon action y ait un sens.